C’est en 2018 que Romain Fardel commence à réfléchir à une philosophie de promotion des jeunes talents dans les arts vivants et le sport. Alors étudiant en Maîtrise Interdisciplinaire en Droits de l’Enfant, le jeune professionnel de 25 ans réalise, en se retournant sur sa carrière de jeune athlète entre ses 10-19 ans, que certains aspects essentiels entourant la performance lui ont manqué.
Entre 15 et 18 ans (2008-2011), Romain étudie en classe sport-art-études au Gymnase Auguste-Piccard, à Lausanne. Il pratique alors le triathlon et l’athlétisme en demi-fond (800m) au niveau suisse. C’est la meilleure période de sa (jeune) carrière : il remporte des titres nationaux tant en triathlon qu’en athlétisme, en individuel et par équipe.
En 2010, à 17 ans, Romain passe par des tests PISTE qui révèlent qu’il n’a, selon l’entraîneur national de l’époque, pas les qualités physiques et mentales pour arriver au haut niveau. C’est un coup dur pour le jeune athlète qui s’entraîne avec assiduité depuis des années, est alors membre des cadres régionaux avec une perspective nationale et surtout, se donne à fond tant dans ses études que dans son sport.
Sur le moment, le jeune athlète et triathlète ne comprend pas tout ce qui lui arrive. Il n’a pas réellement anticipé ces tests, même s’il sait que c’est du « sérieux », que ça compte – et même si son entraîneur lui a dit de ne pas trop s’en faire. En fin de saison, il se blesse pour la première fois sur un saut en hauteur. Pas de bol.
Pas non plus de quoi trop s’inquiéter, la saison suivante – 2011 – le voyant décrocher une belle troisième place aux Championnats suisses sur 800m.
En 2012, les voyants rouges s’allument pour la première fois, même si Romain bat son record personnel en salle sur 800m. En été, il ne peut améliorer ses temps et en fin de saison, il se fait mal au dos. Les saisons suivantes le voient enchaîner les hauts et les bas, avec des soucis et blessures surtout aux deux tendons d’Achille. Fin de l’histoire – et fin de carrière ? Non. Pas vraiment. Pas encore. Romain se bat pour y croire, encore, poursuivre l’aventure – plus qu’en athlétisme, le triathlon ayant été une fructueuse parenthèse entre ses 13 et 17 ans.
Entre 2016 et 2019, Romain fait une pause sportive. Son corps, sa tête lui disent qu’il est plus que temps de souffler. A 26 ans pourtant, un peu sur un coup de tête mais aussi et avant tout par envie de retrouver le goût de la piste et ses potes, Romain reprend l’entraînement. Retrouve la joie de courir en compétition, loin de ses chronos de jeunesse, mais toujours en visant le plaisir et la performance.
Il met un point final à sa carrière d’athlète en 2022.
Carrière professionnelle et dans le sport
Romain s’est engagé très tôt pour la jeunesse, dès ses 19 ans. Il a suivi plusieurs formations dans les domaines de l’encadrement des enfants et des jeunes et de la pédagogie, se spécialisant en 2018 en obtenant une Maîtrise Interdisciplinaire en Droits de l’Enfant de l’Université de Genève.
Moniteur, animateur et directeur de camps de vacances, il a également commencé d’entraîner les jeunes en athlétisme dès ses études. Ses expériences en Allemagne et en Suisse dans le travail social lui ont permis de réaliser les difficultés rencontrées par certains jeunes moins favorisés.
Mais son domaine de prédilection est les jeunes artistes et sportifs d’élite.
Romain a travaillé successivement en recherche de fonds, puis en gestion de projets dans les domaines des droits de l’enfant, de la jeunesse et du sport durant plusieurs années. Il connaît très bien les défis associés au respect des droits de l’enfant dans le sport et dans les arts vivants et s’intéresse de près aux questions éthiques, sociales et morales associées à ces activités.
Il a complété sa formation initiale en approfondissant ses connaissances en gestion de projet (IPMA-D) et par plusieurs cours axés sur la gestion de projet, la négociation, le leadership, la motivation d’équipe, etc.
Coaching et préparation mentale
Après avoir posé les pointes « au placard » en avril 2022, Romain s’est immédiatement engagé à se former comme entraîneur J+S Sport des jeunes et a commencé à entraîner les jeunes de la relève âgés de 12 à 17 ans au TV Länggasse Bern. Il poursuit actuellement cette activité avec plaisir en transmettant sa passion et son enthousiasme.
Romain suit le cursus d’entraîneur C de Swiss Athletics pour se spécialiser en demi-fond/fond.
En parallèle, Romain a créé INSPIRE, son projet de soutien à la relève dans les domaines du sport et des arts vivants, entre 2021-2022 et en 2024. Il lui tient à cœur de promouvoir les jeunes athlètes et artistes dits d’élite en reconnaissant leurs immenses qualités et en faisant le maximum pour leur donner les moyens de s’envoler le plus haut et loin possible. L’enjeu est de taille : il s’agit, pour les jeunes talents entre 15 et 20 ans, de mettre en œuvre une stratégie de progression pour arriver aux portes d’une carrière professionnelle.
Romain a décidé de se consacrer plus spécifiquement à la préparation mentale dans son activité de coach indépendant. Il a choisi de se former en effectuant un CAS en préparation mentale axé spécifiquement sur les besoins des artistes et sportifs en 2024-2025, à l’Université de Lausanne.
INSPIRE et PSUCHE
L’histoire du projet INSPIRE remonte en fait à la période où Romain, alors en fin d’études de Master, se retourne sur sa carrière de jeune athlète, en parallèle à ses réflexions sur les droits de l’enfant. Il s’interroge : et si les choses s’étaient passées différemment ? Et si on avait pris le temps de lui expliquer les exigences du haut niveau ? Et si… ?
Fort de son expérience d’athlète et de vie, ainsi que de la source d’inspiration que représente pour lui le cadre philosophique et d’entraînement qu’il a connu, Romain décide de créer PSUCHE, une entreprise de « décontamination de l’enfance », comme il la présente dans son premier article paru en août 2018. Il choisit de poser un regard critique et aimant sur ce qu’il considère comme la partie la plus intéressante de nous-mêmes, ce qu’on appelle en occident traditionnellement « âme » : la coquille de l’être humain, son intérieur, les forces cachées qui le traversent.
Et pourquoi ne pas lier cela à ses réflexions sur le sport, l’histoire, les jeunes… ? PSUCHE présente aujourd’hui, via près de 110 articles, une prise de position et une pensée consacrée aux multiples intérêts de Romain, ainsi qu’à son idéal : une attention soutenue et constante à la vie comme psuchè, souffle, âtre et jeu… de l’homme.
INSPIRE naît de PSUCHE et d’une complexité
Après un magnifique voyage à Iten, au Kenya – terre des coureurs et coureuses de fond du meilleur niveau mondial –, Romain se consacre à ce qui deviendra INSPIRE. Il sait et sent qu’en Suisse, malgré les immenses efforts consacrés au sport d’élite et, même s’il connaît moins bien le domaine, aux arts de la scène (cirque, théâtre…), ceux et celles qui visent à en faire leur métier ont toujours – peu ou prou – les mêmes obstacles et difficultés à surmonter que ceux qu’il a connus.
Romain se lance dans l’élaboration d’un projet qui vise à soutenir ces jeunes talents dans leur carrière. Il rassemble les informations, établit des contacts, etc. En 2024, rebelote, avec cette fois-ci davantage de cartes en main pour développer le projet et le rendre professionnel.
Beaucoup de jeunes talents, dans le sport et les arts vivants (cirque, théâtre, musique…) n’atteignent jamais leur plein potentiel en raison de blessures, de manque de motivation, de problèmes de communication avec leur entraîneur-e, de soucis financiers ou autres. Une fois l’envie passée, il est difficile de reprendre le fil d’une carrière et de se raccrocher à des objectifs.
Pour éviter de « décrocher », il s’agit d’anticiper les problèmes et de trouver des solutions ensemble en amont. La préparation mentale s’impose toujours plus comme un outil essentiel pour les sportif-ve-s et artistes ambitieux-ses. Une bonne préparation de carrière avec un plan de développement clair rassure et permet de se confronter jour après jour à des objectifs réalistes et adaptés aux besoins du jeune talent.